Plusieurs des Amis de l’IDÉO ont eu la joie de rencontrer le 19 juin à Paris les quatre jeunes frères dominicains, qui participent au programme de formation à l’islamologie organisé par l’IDÉO.
Qui sont ces jeunes islamologues en formation ? Sunil, jeune dominicain indien qui a été le premier à intégrer ce parcours de cinq années (à l’été 2016) ; Luke, nord-américain d’ascendance pour partie panaméenne ; Paul, qui vient du Nigeria ; et Toffique, du Pakistan. Après deux années intensives de formation en arabe, à la fois littéraire et dialectal, ils s’engagent dans les études d’islamologie proprement dites : à l’Université américaine du Caire, en programme de master pour 3 d’entre eux ; et à l’Institut pontifical d’études islamiques de Rome (le PISAI), pour ce qui est de Toffique. Sous la conduite du frère Jocelyn Dorvault, du couvent du Caire, ils découvrent en ce début d’été l’Europe « sur les pas de Saint-Dominique » en visitant les lieux de mémoire et de spiritualité marquants pour l’ordre dominicain. Et ils entendaient bien en profiter pour rencontrer et remercier des représentants de notre association, qui est l’une des institutions qui financent leurs années de formation.
A Paris, au couvent de l’Assomption, c’est dans la salle Serge de Beaurecueil (un des fondateurs de l’IDÉO) qu’ils ont souhaité nous exprimer leur gratitude, et que nous avons pu échanger avec eux. Vivant tous dans des pays où la communauté musulmane est quantitativement importante, voire majoritaire, chacun d’eux nous a expliqué les motifs qui les avaient conduits au Caire et le sens que revêt leur projet. Les contextes de leurs pays sont bien sûr différents, mais plusieurs d’entre eux (et d’abord Paul au Nigéria et Toffique au Pakistan) ont éprouvé la force et la violence des conflits interreligieux, dominés par l’ignorance et la peur de l’autre. Et tous quatre veulent être de ceux qui seront des ponts au sein de leur société et de leur pays, pour que le vivre ensemble y soit possible, pour que l’autre soit reconnu et accepté dans sa différence.
La reconnaissance que l’Institut dominicain a su gagner au Caire auprès des autorités religieuses et culturelles, la qualité des échanges qui s’y nouent avec des responsables et chercheurs musulmans, l’expérience et le soutien des frères dominicains présents en Egypte, leur offrent –nous ont-ils dit- un cadre exceptionnel de formation ainsi qu’un exemple précieux pour l’avenir. Cette soirée partagée avec eux fut donc un très beau moment d’échange, dont la prochaine Lettre aux Amis de l’IDÉO se fera également l’écho.